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Les Voiles, l’air de rien

Après avoir lancé pas moins de sept départs dans un golfe de moins en moins clair, les trois comités de course des Voiles de Saint-Tropez ont renvoyé au port les équipages, en panne sèche de leur carburant préféré, le vent. 
L’occasion de se concentrer sur la journée de demain, de se plonger dans le classement général provisoire, à la veille de la dernière journée de régates et de flâner sur les quais à  la rencontre de passionnés des Voiles qui n’auraient raté sous aucun prétexte le rendez-vous.

« Low wind but great win ! » 
Bien connu des régatiers, le pavillon d’attente « Aperçu » a flotté un bon moment sur les bateaux comité ce matin, le temps que le vent se mette à l’endroit pour entamer la procédure des Modernes et avant de perdre la tête au moment où les Classiques s’élançaient. Idem chez les Maxis du côté des Salins… Ballotés au gré d’un fond de houle, les 250 équipages prenaient leur mal en patience et à 14h25, après consultation du Principal Race Officer Georges Korhel, décision était prise d’annuler. 
Au même moment, tombait la nouvelle de la victoire d’Ineos Britannia dans la Louis Vuitton Cup,. Autant dire que la bière coulera à flot pour les équipages britanniques des Voiles ce soir dans les rues de Saint-Tropez, pour fêter la qualification de leur nation comme challenger des Néo-zélandais dans la 37ème Coupe de l’America. « Low wind but great win ! » tel était le résumé de la journée par Sir Peter Ogden. L’armateur barreur du Maxi Jethou ajoutait à son retour à Saint-Tropez : « Ben (Ainslie) est un garçon que nous connaissons bien à bord, un ami,  il a navigué souvent avec moi sur Jethou. Nous avions tous Youtube sur nos téléphones en attendant le vent aujourd’hui, et lorsque nous avons vu qu’il gagnait le départ, nous savions qu’un moment historique se préparait »

Maxis : Des leaders solides mais encore du suspense
Avec seulement 4 points en cinq courses et une seule place de deuxième, la position la plus enviable est celle de Lyra en Maxi B, Trophée La Mer, qui ne peut plus être rejoint en une seule course côtière par Geist ou Kallima entre lesquels la bagarre sera chaude demain pour la seconde place, puisqu’un point seulement les sépare. 
Suspense encore en Maxi A (Trophée Byblos)  pour Jolt, leader avec quatre points d’avance sur Jethou ce dernier s’étant révélé le plus régulier du plateau avec cinq places de deuxième. 
En Maxi C où deux bananes sont prévues,  Wallyño le deuxième peut encore rêver de réaliser le doublé après sa victoire en 2013, mais il devra mettre Yoru, le leader, dans son tableau, deux points les séparent. Enfin, en Maxi D, Trophée BRIG, si le Britannique Six Jaguarcontinue à naviguer avec la régularité dont il a fait preuve depuis lundi, il pourrait bien inscrire à son palmarès les Voiles de Saint-Tropez pour sa première participation.

Modernes : Faites vos jeux !
Comme en Maxi, les concurrents pourront retirer leur plus mauvaise manche si une quatrième course est bien lancée demain, ce que tout le monde souhaite. Et c’est une variable qui peut chambouler le classement, notamment en IRC B, Trophée North Sails. Certains bateaux au pied du podium comme Blue Carbon ou Aria ont une très mauvaise manche au classement provisoire et pourraient prétendre détrôner Dralion une fois qu’ils l’auront supprimé. Les trois premiers se tiennent en trois points et jusqu’à la sixième place, tout est possible ! C’est moins vrai en IRC C, Trophée BMW, où la victoire se jouera entre Meerblick et Shotgunn qui se tiennent en deux petits points, de même qu’en IRC E où Flower Power et Pride livreront demain un combat décisif. 
En IRC D en revanche, il faudrait une très mauvaise manche d’Expresso qui a remporté les trois premières pour ne pas voir ce JPK 1010 sacré champion. Même remarque ou presque chez les Tofinou avec un petit matelas pour Team 42 dans cette classe qui compte neuf partants.

Traditions : collés-serrés
Pour les Traditions qui ont débuté la compétition mardi, toutes les courses compteront donc et les jeux s’annoncent très ouverts, encore plus que pour les modernes. 
Dans trois des catégories les plus représentées  – Classique et Epoque Marconi ainsi que les Epoque Aurique qui concourent pour le Trophée Rolex – , les leaders sont ex-aequo au classement provisoire ! C’est aussi le cas pour les IOR alors que chez les Big, deux points seulement séparent Tuiga et Mariska. Idem chez les GTR où Belle Aventure devra surveiller de près Orianda. En 12 mètres JI en revanche, ce sera sans doute difficile de déloger Crusaderqui a remporté ses deux manches, tout comme Flica 2

Rencontres : 
Maxime Sorel : « Une ambiance unique »
Le skipper IMOCA qui prendra le départ le 10 novembre de son deuxième Vendée Globe naviguait cette semaine sur Swell, un 47 pieds IRC. Une dernière bouffée d’air et de soleil avant le village des Sables d’Olonne !

Tu es un habitué des Voiles ?
Ça fait trois ans que je viens, j’adore ce mélange des genres. J’ai couru une fois en Tradition sur Eileen, et là je suis venu rejoindre un équipage concocté par Victor Bordes qui est de la SNM. Nous sommes dix à bord, avec 5 pros et 5 amateurs et j’ai retrouvé Sébastien Henri qui fait comme moi de l’Ultra trail, c’est très sympa. Hier pour les Défis, on a échangé les rôles, les amateurs faisaient tout et nous on profitait du spectacle !

A un mois du Vendée Globe, certains sont déjà dans leur tour du monde,…
En fait, les Voiles sont toujours un mois avant les transats ou nos grandes courses. Donc, c’est une très bonne occasion de s’aérer l’esprit. Après ça, je fais cinq jours de break complet et ensuite, je rejoins le village. J’ai hâte de vivre ça car en 2020, avec le COVID, nous en avons été privé.

Tu as annoncé cette semaine que plusieurs de tes partenaires arrêtaient après le Vendée Globe. Les Voiles sont-elles aussi l’occasion de rencontrer du monde ?
Ce n’est pas pour ça que je viens mais c’est vrai qu’ici, les rencontres sont faciles et l’ambiance est géniale. On cherche de nouveaux partenaires pour conserver le bateau et le faire évoluer après le Vendée Globe. Je suis assez confiant pour la suite car ça fait un bout de temps que certains nous font des appels du pied. Maintenant qu’on a annoncé la situation, c’est plus simple pour chercher et nous allons être pendant un mois sous les feux de la rampe !

William Collier : « La restauration est une forme d’écologie »
Comme chaque année, l’écossais prend ses quartiers d’automne à Saint-Tropez où il pose un oeil passionné et expert sur les yachts classiques qu’il restaure au travers de sa société GL.Watson.

Comment vous est venu la passion des yachts classiques ?
J’ai passé ma jeunesse dans les livres de yachting mais le déclencheur a probablement été ma première Nioulargue. J’ai débarqué en 1988 à Saint-Tropez, Altaïr était là, sorti de restauration. Je n’avais jamais vu non plus Orion. Ça a été un émerveillement ! J’ai compris qu’il existait une demande de la part d’une clientèle intéressée par la restauration et qui avait besoin d’être informée et guidée. J’ai fini par faire un doctorat sur l’architecture des yachts classiques en Grande Bretagne et j’ai travaillé chez Camper et Nicholson avant de racheter l’agence GL.Watson qui a été le premier bureau d’études dédié au yachting, fondé par l’architecte éponyme en 1873. Nous détenons la plus grande source d’archives dans ce domaine avec près de 4000 plans dont ceux de la collection Fife. Et nous accompagnons des propriétaires dans leurs choix de restauration et dans la gestion de leur projet.

Quelles sont les clés d’une restauration réussie ?
Il faut d’abord trouver le bon mariage entre le bateau et le propriétaire, en fonction de ses envies, de ses moyens. Il y a ensuite un second mariage à organiser entre le propriétaire et le chantier. Une fois que ces choix sont arrêtés, nous réalisons les plans d’ensemble et de détails. Il faut aller loin dans le détail pour aboutir à des réalisations exemplaires comme ont pu l’être Altaïr ou le Classe J Endeavour. Et c’est une forme d’écologie en ce sens qu’elle maintient tout un écosystème de savoirs – faire, avec des charpentiers, des ébénistes, de gréeurs mais aussi tout un tas de petites entreprises très spécialisées dans la fonderie ou les pièces métalliques. Sur un yacht classique, vous pouvez avoir plus de 20 intervenants de ce type. 

Y a t-il encore beaucoup de bateaux à restaurer dans le monde ?
De moins en moins c’est certain car on a déjà beaucoup œuvré, sous l’impulsion notamment d’Eric Tabarly qui avait invité les propriétaires de Fife dès 1998 à Bénodet. Mais il reste à coup sur des trésors dans les garages. Quelques pépites existent encore sur la côte Est américaine. En Nouvelle-Zélande également car les bateaux étaient construits là-bas dans des bois indigènes très résistants. Sans doute que les pays nordiques où l’on sort les bateaux à terre l’hiver sont aussi des sources d’exploration. Mais on ne trouvera plus de grands bateaux de plus de 20 mètres comme ceux qui font la magie des Voiles. A la fois, on peut prendre énormément de plaisir sur de petites unités. J’ai restauré personnellement deux bateaux, un 25 pieds sur plans Watson et un 17 pieds Fife de 1894 qui fait 19 pieds hors tout et porte 75 m2 de voilure ! Ça suffit à mon bonheur.

PROGRAMME des VOILES DE SAINT-TROPEZ 2024 (le détail du programme à terre est en ligne sur le site des Voiles)
Samedi 5 octobre : régates pour toutes les flottes. Remise des Prix pour les Maxis
Dimanche 6 octobre : Remise des Prix pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques

Partenaires des Voiles de Saint-Tropez 
ROLEX
BMW
NORTH SAILS
WALLY
SUZUKI MARINE
BRIG
MERCANTOUR EVENTS
BYBLOS
PEPINIERE DU GOLFE
LA MER
EKLE HOME

Fournisseurs Officiels des Voiles de Saint-Tropez 
CHAMPAGNE BARONS DE ROTHSCHILD 
CHATEAU SAINT-MAUR
DOMAINE BERTAUD BELIEU

Partenaires institutionnels des Voiles de Saint-Tropez 
VILLE DE SAINT-TROPEZ
PORT DE SAINT-TROPEZ
LES MARINES DE COGOLIN
FEDERATION FRANCAISE DE VOILE
YACHT CLUB DE FRANCE  
INTERNATIONAL MAXI ASSOCIATION
ESPRIT VILLAGE DES COMMERCANTS

Organisation :
Société Nautique de Saint-Tropez, Président : Pierre Roinson
Principal Race Officer : Georges Korhel
Responsable Régates : Frédérique Fantino
Moyens sur l’eau : Gilles Doyen
Communication et attachée de Direction : Chloé de Brouwer
Rédaction : Pierre-Marie Bourguinat 
Sites internet : www.lesvoilesdesaint-tropez.fr ; www.societe-nautique-saint-tropez.fr
Facebook : les Voiles de Saint-Tropez officiel
X anciennement Twitter : @VoilesSTOrg
Instagram: les_voiles_de_saint_tropez

Relations Presse :Maguelonne Turcat 

Vidéo :Images 6 G Production / SNST 2024

Photos :Kurt Arrigo