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Des Voiles craquantes et bien portantes !

Day off pour les Maxis aujourd’hui puisque seuls My Song et Balthasar se défiaient pour la Club 55 Paul Watson Maxi Yachts Cup. Ce sont les Modernes et les Classiques qui ont assuré le spectacle devant le village des Voiles de Saint-Tropez avec des départs au portant, direction Les Salins pour les Modernes et Les Issambres pour les classiques. Un régal pour les yeux et les oreilles, dans un vent d’ouest qui culminait à 20 noeuds à la mi-journée …

De la brise au programme et des départs à l’anglaise
Méfiez-vous de l’eau qui dort ! La faute aux basses pressions centrées sur le golfe de Gênes, les petits airs de la matinée laissaient rapidement place à un bon vent d’Ouest de 20 noeuds pour de spectaculaires départs « à l’anglaise », traduisez au portant.
Hier déjà, les concurrents s’étaient fait cueillir au retour vers Saint-Tropez par la brise prenant brutalement du coffre, passant de 10 à 25 noeuds en quelques minutes et chahutant de nombreux Classiques. Plusieurs concurrents à l’image du yawl Hermitage se retrouvaient tout dessus avec des voiles légères sur enrouleur impossibles à remplacer, et les gréements étaient mis à rude épreuve avec le top mast cassé sur Sky et une barre de flèche brisée sur Elena of London, le tout sans blessure des équipages heureusement. 
La consigne était donc à la prudence ce matin où le comité préférait cantonner les Classiques sur un parcours de 15 milles du côté des Issambres et Saint Raphaël, la partie de la côte la plus protégée des vents d’Ouest. La mer y est moins forte que du côté des Salins et de Pampelonne où les Modernes allaient en découdre dès 11 h 00 sur un parcours de 18 milles pour les classes B et C et 14 milles pour les plus petits ratings.
Du côté des Maxis, c’était relâche aujourd’hui, sauf pour My Song qui devait initialement défier le nouveau Capricorno. Ce dernier ayant décliné suite à ses avaries d’hier, c’est Balthasar qui relevait le gant sur le légendaire parcours vers le Club 55  en virant le haut fond de la Nioulargue.

Une affaire rondement menée chez les Modernes
Pas d’attente aujourd’hui ! C’est à 11 h 05 que les grands IRC s’élançaient du Portalet pour un départ au portant où les spis étaient vite de sortie. « Avec la ligne devant le port, les départs au portant sont fréquents et font partie du jeu explique Georges Korhel, Principal Race Officer. Mais il faut avoir complètement franchi la ligne pour envoyer le spi, pas seulement se fier au coup de canon ! », une consigne bien respectée par l’ensemble des équipages.
Après le départ des classes B et C, les petits IRC s’élançaient à leur tour sur un parcours comportant une seule boucle et cinq milles de moins. Ce sont donc bien les classes D et E qui pointaient le bout de leur nez dans le golfe après à peine plus de deux heures de course en début d’après-midi. En lice pour le Trophée Suzuki marine des IRC D, le JPK 1010 Expressoconfirme sa domination et reste invaincu depuis lundi. Pride, le Swan 44 vétéran américain de la Nioulargue et des Voiles, ne fait que progresser depuis lundi et empoche sa première victoire de manche. 
A chaque jour son vainqueur différent en IRC B et C, où les places s’échangent facilement et laissent très ouverte la suite de la compétition : le TP 52 Blue Carbon et le Grand Soleil 50 Mad IV sont les lauréats du jour. Suite à sa collision avec un bateau spectateur, Daguet 5 a brisé l’un de ses deux safrans hier et a dû déclarer forfait pour cette édition des Voiles. Sorti d’eau à Grimaud pour inspection, le nouveau plan Carkeek a toutefois regagné sa place dans le bassin Jean Lescudier où il était baptisé comme prévu ce soir à 17h30.

Figures de style chez les Classiques
C’est au son du choeur des esclaves de Verdi, joué à la trompette par un équipier embarqué sur le grand Marconi Eileen 1938, que la flotte des Classiques rejoignait sa zone d’attente en fin de matinée. Un prémisse de ce qui attendait les équipiers dans ce puissant vent d’ouest ? Certains comme Ninn sortaient du port avec deux ris dans la grand-voile, quand d’autres débarquaient tout dessus, question de tempérament ! 
En tous cas, les cinq départs donnés par le comité donnaient lieu à de belles empoignades sur la ligne, certains en faisant les frais comme le petit Lulu, ferrure de bout dehors cassée suite à un contact avec un autre concurrent. 
Dans la bagarre qui oppose les 14 concurrents du Trophée Rolex, le New York 40 Rowdy a longtemps mené la danse. Mais le plan Herreshoff qui a troqué sa voilure bermudienne pour revenir à son originelle version aurique cette année, laissait passer deux P Class devant lui à l’arrivée, la victoire en compensé revenant comme hier à son petit frère, le New York 30 Oriole
Le vent allait crescendo à l’heure du déjeuner pour les derniers départs, avec quelques figures de style chez les 12 m JI à l’envoi du spi. Mais le clou du spectacle revenait aux Big, quand Tuiga et Mariska déboulaient tout dessus vers la ligne avec en toile de fond la goélette à trois mâts Atlantic venue en spectateur. Sublime ! 
Pour ces vieilles dames du yachting, il fallait avoir la main ferme sous spi mais faire preuve aussi de beaucoup de clairvoyance  dans la remontée au reaching. A ce jeu, Viveka, le plan Franck Payne parti plus prudemment, se révélait le meilleur. 
Grosse bagarre également en 12 m JI où les trois premiers se tiennent en moins de trois minutes  après plus de deux heures de course. La victoire revient comme hier à Crusader, décidément en forme et qui ne sera pas facile à aller chercher. Les écarts étaient plus importants dans les autres classes : Victoire de Belle Aventure chez les Grands Tradition, de Blitzen et Stormy Weather chez les Epoque Marconi et d’Eugenia V chez les Classique Marconi.

Club 55 Paul Watson Maxi Yachts Cup : Mais qui a gagné ?!
Le duel entre My Song et Balthasar s’annonçait passionnant puisqu’il oppose deux bateaux à touche-touche au classement provisoire des Maxis A, avec un léger avantage à My Song. Le match racing commençait pourtant bien mal pour le Club Swan 80 à la robe noire avec un spi déchiré sur la ligne ! Le temps d’en envoyer un autre, le plan Kouyoumdjian barré par son propriétaire Pier Luigi Loro Piana, rattrapait Balthasar avant de virer la Nioulargue en tête pour ne plus la lâcher jusqu’à l’arrivée. La chevauchée au portant avec des pointes à plus de 20 noeuds n’était pas pour déplaire à Pierre Roinson, le président de la Société Nautique de Saint-Tropez, embarqué sur My Song : « Ces Maxis sont de sacrés bateaux et Pier Luigi est un sacré barreur ! Pour la course, My Song a été vidé mais c’est à bord de cette machine qu’il pratique la croisière l’été en famille. Autant dire qu’il le connait par cœur ! » A l’arrivée au ponton du Club 55, l’hôte des lieux Patrice de Colmont attendait les équipages pour un repas bien arrosé comme le veut la tradition initiée depuis la première Nioulargue. Mais à qui décerner la coupe ? Traditionnellement, les Défis se disputent en temps réel. « Celui qui arrive le premier a normalement gagné confirme Pierre Roinson. Sauf qu’aujourd’hui, l’écart de rating était vraiment important et ça chiffonnait tout le monde. Patrice a donc décrété qu’il y avait cette année deux vainqueurs, bien dans l’esprit de la Nioulargue ! Et pour l’an prochain, nous avons décidé de changer les règles : Nous ferons des départs décalés en fonction des ratings et là, c’est bien le temps réel qui fera foi à l’arrivée au club ! » Élémentaire mon cher Watson !

Zoom 
Un Sonny peut en cacher un autre
Ils sont à couple au pied de la capitainerie. Tous les deux disputent les Voiles de Saint-Tropez en Classiques et portent des gréements Marconi. A l’arrière de leur coque blanche, le même nom est écrit en capitales d’imprimerie : S O N N Y. Explications  !
Le hasard fait parfois bien les choses mais peut aussi mener à la confusion ! Sur le quai de l’Epi, il y a de quoi s’interroger : A ma gauche, SONNY, plan Sparkman et Stephens construit aux Etats-Unis en 1935. A ma droite SONNY, plan Frers  senior, construit également en 1935, mais en Argentine… Les profils sont proches, les gréements Marconi identiques et seul l’arrière permet de les distinguer en première approche. « Sonny  a été conçu par mon père et construit par lui et son associé, un cousin qui était le père de Che Guevara, dans un chantier naval de Buenos Aires ! », raconte Germán Frers qui était en visite aux Voiles samedi dernier. « Le bateau se distingue par son arrière norvégien que souhaitait le constructeur qui avait été inspiré par les bateaux de Colin Archer ». Habitué des régates locales, Sonny a été convertiaprès guerre où la pénurie de bateaux de pêche a entrainé la conversion de nombreux yachts :  moteur beaucoup plus gros, gréement raboté, Sonny a servi à la chasse au requin dans les mers du Sud  «Un ami l’a trouvé en 2006 à Quilmes au sud de Buenos Aires. C’était juste une coque sans pont ni étrave. J’ai fait le lissage et réalisé des moules à l’intérieur du bateau pour contrôler sa forme et utilisé les dessins de mon père pour le faire reconstruire au chantier Naval Szyjka de Buenos Aires » poursuit l’architecte.
L’autre Sonny, l’américain, a été construit à New York la même année sur les plans du jeune Olin Stephens. Très proche par ses formes du légendaire Stormy Weather, c’est le 94 ème dessin du cabinet américain  qui a le vent en poupe à l’époque depuis Dorade. Pour la petite histoire, c’est en venant régater avec son frère Rod à Buenos Aires qu’Olin Stephens aurait rencontré Frers Senor qui lui recommanda son fils German pour faire ses armes dans le cabinet américain dans les années 60, avant de prendre son indépendance avec le succès que l’on sait !
Comme beaucoup de yachts de cette époque, Sonny qui a porté bien d’autres noms et connu de nombreux propriétaires a été abandonné dans les années 60 et retrouvé à l’état d’épave dans le Maine pour être rapatrié en Europe et sauvé à partir de 2001 par le Chantier Naval milanais dell’Argentario pour le compte du banquier d’affaires allemand Wilhelm von Finck.

PROGRAMME des VOILES DE SAINT-TROPEZ 2024 (le détail du programme à terre est en ligne sur le site des Voiles)
Jeudi 3 octobre : journée des Défis et Club 55 Paul Watson Cup pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques, régate des centenaires Trophée YC Gstaad, 
régates pour les Maxis
Vendredi 4 octobre : régates pour toutes les flottes,
Samedi 5 octobre : régates pour toutes les flottes. Remise des Prix pour les Maxis
Dimanche 6 octobre : Remise des Prix pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques

Partenaires des Voiles de Saint-Tropez 
ROLEX
BMW
NORTH SAILS
WALLY
SUZUKI MARINE
BRIG
MERCANTOUR EVENTS
BYBLOS
PEPINIERE DU GOLFE
LA MER
EKLE HOME

Fournisseurs Officiels des Voiles de Saint-Tropez 
CHAMPAGNE BARONS DE ROTHSCHILD 
CHATEAU SAINT-MAUR
DOMAINE BERTAUD BELIEU

Partenaires institutionnels des Voiles de Saint-Tropez 
VILLE DE SAINT-TROPEZ
PORT DE SAINT-TROPEZ
LES MARINES DE COGOLIN
FEDERATION FRANCAISE DE VOILE
YACHT CLUB DE FRANCE  
INTERNATIONAL MAXI ASSOCIATION
ESPRIT VILLAGE DES COMMERCANTS

Organisation :
Société Nautique de Saint-Tropez, Président : Pierre Roinson
Principal Race Officer : Georges Korhel
Responsable Régates : Frédérique Fantino
Moyens sur l’eau : Gilles Doyen
Communication et attachée de Direction : Chloé de Brouwer
Rédaction : Pierre-Marie Bourguinat 
Sites internet : www.lesvoilesdesaint-tropez.fr ; www.societe-nautique-saint-tropez.fr
Facebook : les Voiles de Saint-Tropez officiel
X anciennement Twitter : @VoilesSTOrg
Instagram: les_voiles_de_saint_tropez

Relations Presse :Maguelonne Turcat 

Vidéo : Images 6 G Production / SNST 2024

Photos : Kurt Arrigo